CHATEAUROUX A LA BELLE EPOQUE (page 1/2)

plaques 9 x 12 vers 1910 Ces exceptionnelles photos de Châteauroux au début du XXè siècle proviennent de clichés négatifs au gélatino-bromure sur verre au format 9 x 12 retrouvés dans le grenier familial. D'après les renseignements que j'ai pu obtenir, elles ont été données à mon grand père maternel par un certain Monsieur Barrault qui possédait une maison dans le quartier Saint Denis...
Voici donc un de ces négatifs à l'état brut. Les plaques ont été numérisées en haute définition, ce qui permet de voir de très fins détails sur un écran HD. Ces photos sont au format 4/3 avec une résolution de1360 X 1080 pixels.
Lorsque j'ai mis en ligne ces photos inédites, en 1999, je n'avais pas beaucoup d'indices sur la nature des manifestations représentées. Mais maintenant, grâce aux contacts avec des internautes qui ont aimablement éclairé ma lanterne, les descriptions se sont notablement enrichies. Le mystère de ces clichés se dévoile peu à peu.
J'ai même eu l'heureuse surprise d'être contacté par un descendant de l'auteur de ces photographies. Il s'appelait Georges Barrault, né en 1860. C'était manifestement un photographe de talent qui méritait enfin, un siècle plus tard, de sortir de l'anonymat...
Rue St LucRue Saint Luc : Défilé de troupes et de matériel militaire dans le cadre des grandes manoeuvres de 1908. Il s'agit ici du côté pair de la rue. La direction de L'Eglise St. André est à gauche. Noter la petite maison basse encastrée entre les autres. Rien ne subsiste actuellement des maisons qu'on y voit. Tout a disparu lors de la construction du Cours Saint Luc. L'Hôtel Saint Luc (Maison Gallois/ Déjeuners et dîners à toutes heures) et l'épicerie du Nord ont disparu depuis longtemps des mémoires...




Rue St LucRue Saint Luc : Même endroit sous un angle légèrement différent. Noter le groupe de badauds au premier plan. L'homme de gauche porte la "biaude", le foulard et le chapeau, costume berrichon traditionnel. L'épicerie du Nord apparaît en plus gros plan. On aperçoit l'épicière à sa porte .






Rue St LucRue Saint Luc : Idem, mais la vue s'étend plus à droite en direction de la Place Gambetta. Meilleure vue de l'Epicerie du Nord dont voici un gros plan.On distingue 2 femmes sur le seuil ainsi que quelques objets dans la devanture. On voit même la plaque indiquant que la boutique est au N° 18 de la rue ! Plus à droite, les établissements Bertin Poignault, le magasin Huet (Cuirs et crêpes) et tout au bout on distingue le pignon de l'immeuble DIOT. Sur ce pignon, une publicité peinte : seuls les mots "FRERES" et "...ONS D' USINE" sont lisibles. Voici maintenant une photo de 1975 prise avant les travaux de démolition du quartier. Bien que prise sous un angle un peu différent, elle permet d'intéressants recoupements : Charmillon = Epicerie du Nord, Giltiss = Bertin Poignault. L'impasse entre Giltiss et le coiffeur Jean-Pierre provient de la démolition du Magasin Huet !



Rue de la RépubliqueRue de la République : Fête annuelle de la Société de secours mutuels des 100000 Chemises. Un article du journal Le Matin de juin 1900 donne de nombreux détails sur cette manifestation, ainsi qu'un autre article datant de juin 1907. Voici un gros plan de la bannière représentant la ruche symbolique de l'entreprise et sur laquelle on peut lire (a "SOCIETE DE SECOURS MUTUELS DES 100000 CHEMISES A CHATEAUROUX". Le N°4 qu'on peut voir sur le pilier droit de la grille a permis de localiser ce cliché. Le grand immeuble à gauche existe toujours (c'est le N° 6 de la rue). L'immeuble mitoyen actuel du N° 4 a donc été construit postérieurement. Les 4 trous dans le mur du pignon restent un mystère.




Rue Victor HugoRue Victor Hugo : Toujours le même cortège qui poursuit son chemin, précédé d'une harmonie sans doute municipale ! Les bâtiments qu'on voit ici ont été remplacés par le hideux "building". De gauche à droite: IMPRIMERIE BADEL, BISCUITS AUGRAS (fabriqués rue Pasteur), F. FRIQUET (Coiffures de dames, postiches de choix, ganterie) et le coiffeur anonyme qui fait l'angle.





Place GambettaPlace Gambetta : Le cortège poursuit sa course. On reconnaît le monument aux morts de 1870 et la Petite Fadette qui n'ont pas changé. Par contre le petit kiosque à journaux octogonal, qu'on voit ici en gros plan a depuis longtemps disparu. On voit maintenant l'arrière de la bannière sur laquelle on distingue le nom de M. Schwob, fondateur de la fabrique des Cent Mille Chemises de la rue de Fonds (actuellement rue de Strasbourg)




Rue St LucRue Saint Luc : Côté impair de la rue. La photo a été prise du parvis de l'Eglise St André en direction de la place Gambetta. Les bâtiments en premier plan n'ont guère changé. L'épicerie qui fait l'angle avec la rue du 14 Juillet est aujourd'hui un café. La grande maison au premier plan abrite actuellement une compagnie d'assurances Au fond les clochetons du Belvédère, célèbre café de l'époque. Le cortège des Chemisières se dirige vers la fabrique sise rue de Fonds (actuellement de Strasbourg), nous donnant l'occasion d'admirer les élégantes castelroussines du temps jadis.



Rue St LucRue Saint Luc : Cette vue permet de distinguer sur le côté gauche l'immeuble DIOT qui est le seul à subsister actuellement. Il est remarquable par son style typiquement 1900 et ses balcons en fer forgé. Sur la droite, à gauche de l'épicerie, la petite maison sans étage était un salon de coiffure. Sur le négatif on distingue nettement l'enseigne: DESOMBRE COIFFURE. Vers le centre, l'HOTEL DE LA PROMENADE.
A titre de comparaison voici une vue actuelle du quartier prise sous le même angle. Un quartier de nos jours beaucoup moins commerçant qu'il ne l'était au début du siècle...


Place de la RépubliquePlace du Marché au Blé (actuellement Place de la République) : L'occasion de ce rassemblement est inconnue. L'ancienne mairie est toujours en place et abrite maintenant le conservatoire de musique. Le grand bâtiment au centre était le commissariat de police.
De nos jours, la Place de la République bordée d'immeubles modernes présente un centre de ville désolant de mochitude. Elle a même été agrémentée d'une "oeuvre d'art", pur chef d'oeuvre du mauvais goût franchouillard : ces trois tubes métalliques barbouillés de bleu, blanc, rouge censés représenter les trois piliers de la République : liberté, égalité, fraternité. Symbolisme puéril, ayant coûté la modique somme de 350.000 F. Tel est le prix de la nullité ! Cliquez ici pour être édifiés.

Place de la RépubliquePlace de la République : La place est noire de foule ! Sûrement un dimanche ou un jour férié car les boutiques sont fermées. Le grand immeuble qui fait angle, à droite, est actuellement la Banque HSBC, anciennement banque Hervet.






Place de la RépubliquePlace de la République : Stationnement de matériel militaire. Il s'agit sans doute des mêmes troupes qu'on a vu défiler dans la rue Saint Luc, dans le cadre des grandes manoeuvres de 1908. On remarque au premier plan deux soldats occupés à ferrer un cheval. Les commerces de gauche à droite sont: Café de l'espérance (en travaux ?), Grande épicerie de Paris (E. Vallet), Comptoir du Berry, Quincaillerie centrale (X. Wettervald), et à l'angle, Ancien café Cron & Auguet Pasquet successeurs.
En prime, un gros plan de la quincaillerie.



Place de la RépubliquePlace de la République :
La vue s'étend un peu plus vers la droite, ce qui permet d'apercevoir le bureau de tabac La Civette, faisant partie d'un pâté de maison qui fut démoli lors des travaux d'agrandissement de la place.
Il s'agit ici d'un rassemblement de gymnastes. Les fêtes de gymnastique sur la place du Marché au blé étaient toujours très suivies par les Castelroussins. Notez les reflets sur le sol et les parapluies repliés. Il avait du tomber une "renâpée" (averse berrichonne) peu avant !





Dernière mise à jour 27 février 2023
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